Elles sont photographes, chanteuses, écrivaines, politiques, sportives, princesses, actrices, héroïnes de séries ou de la littérature. Elles sont nos modèles. On admire leur parcours, leur destinée, leur force de caractère, leur courage, leur indépendance, leur talent. Et pourquoi attendre le 8 mars et sa journée mondiale de la femme pour les évoquer ? Chaque mois, le Blog pour Filles leur rendra hommage. Alors, n’hésitez pas à partager avec nous votre ressenti : quelles sont ces femmes qui vous inspirent ?
Nombreuses sont les femmes qui nous inspirent, nous, à la rédaction du Blog pour Filles. Par quelles femmes commencer ? Les exploratrices ? Les actrices ? Les princesses ? Quand l’idée de cette série a émergé, la question s’est vite posée. Puis, la réponse a été tout aussi évidente. Les photographes. Nous voulions rendre hommage aux pionnières de la photographie. A celles qui ont du s’imposer dans un milieu d’hommes, à ces aventurières, à ces humanistes, à celles qui fixent en une image un instant d’éternité, de vérité.
Sabine Weiss et la photographie humaniste
Sabine Weiss a un joli regard sur les autres. Un regard curieux, empathique et authentique. Un regard plein d’humanité. Photographe d’origine suisse, elle est d’ailleurs, avec les Doisneau, Ronis et Izis, l’une des principales photographes du courant humaniste français. Se servant de « la lumière comme source d’émotion », elle utilise essentiellement le noir et blanc dans ses clichés. En travaillant pour de nombreux magazines comme Vogue, Life, Newsweek, Match et Time, Sabine Weiss a photographié les grands noms de la musique comme ceux de la littérature et de l’art. Ce, tout en parcourant le monde pendant 45 ans pour photographier le quotidien, les émotions, les gens. Loin des considérations artistiques, la photographe humaniste a toujours eu pour volonté de témoigner : « Je témoignais, je pensais qu’une photo forte devait nous raconter une particularité de la condition humaine. J’ai toujours senti le besoin de dénoncer avec mes photos, les injustices que l’on rencontre ».
Margaret Bourke White et le photojournalisme
« La femme qui avait été torpillée en Méditerranée, mitraillée par la Luftwaffe, échouée sur une île de l’Arctique, bombardée à Moscou, et s’en tira vivante dans la baie de Chesapeake, lorsque son hélicoptère s’est écrasé, était connue pour la rédaction de Life comme « Maggie l’indestructible ». Photojournaliste américaine, Margaret Bourke White n’avait peur de rien. Aventurière courageuse, pionnière de la photographie de reportage, elle fut la première femme à travailler comme photographe de presse pour le magazine Life. Correspondante de guerre pendant la Seconde Guerre Mondiale en URSS, elle fut la première femme à suivre l’armée américaine sur les fronts de guerre (Afrique du Nord, Italie, Allemagne). Elle a notamment pris des clichés de camps de concentration après la défaite allemande. La guerre terminée, elle se consacre à des reportages humanitaires, et combat la discrimination raciale. Margaret Bourke White voyagea notamment en Inde où elle photographiera Gandhi, qu’elle suivit jusqu’à son assassinat en 1948. Elle documenta aussi l’Apartheid qui sévit en Afrique du Sud. Elle est bien vite devenue une légende du photojournalisme.
Dorothea Lange et la photographie sociale
Dorothea Lange est l’auteure du cliché qui est devenu le symbole de la Grande Dépression américaine : The migrant mother. Au printemps 1936, cette photographe indépendante américaine a immortalisé Florence Owens Thompson et ses enfants sous un abri de fortune. La photo sera utilisée par les journaux dès le lendemain pour illustrer un sujet dédié aux migrants démunis et affamés. Et, pendant bien des années, elle sera sujette à bien des polémiques. Avec empathie et compassion, la volonté de Dorothea Lange a toujours été de photographier des gens inextricablement pris dans une situation économique difficile. Ce qui la révolte. Ainsi, elle donne à ses clichés un impact social et politique. Par exemple, après l’attaque sur Pearl Harbor, elle est embauchée en 1942 par une agence gouvernementale pour faire un reportage sur les camps d’internements de Japonais. L’objectif donné était de montrer que les Japonais étaient bien traités. Mais, Dorothea Lange en tire un reportage accablant qui sera censuré par l’administration Roosevelet. Ces photographies ne seront d’ailleurs publiées qu’en 2006. Soit 64 ans après les faits.
Diane Arbus et la photographie documentaire
Diane Arbus (photographe en une de l’article) est une photographe américaine qui a bouleversé les codes de la photographie documentaire et se l’est appropriée. En effet, son influence sur la photographie a été considérable. Elle a dressé un portrait troublant de la société américaine des années 50 et 60. Travaillant le noir et blanc et aimant photographier les inconnus dans la rue, elle a réalisé un reportage remarquable sur les rites de la société américaine, avec une vaste galerie de portraits d’Américains : des couples, des enfants, des familles des classes moyennes. Mais pas uniquement. Diane Arbus était fascinée par les personnages hors-normes, les personnages étranges et atypiques, souvent en marge de la société. Donc, en arpentant les rues de New-York, elle photographie également les travestis, les transsexuels, les handicapés mentaux, les jumeaux, les nains, les forains, les nudistes. De ces personnes, alors souvent considérés comme des « phénomènes de foire », elle a montré qu’elles étaient avant tout des êtres humains, avec leur propre quotidien et leurs propres habitudes. En 2006, un film lui a été consacré. Nicole Kidman jouait son rôle de photographe écorchée.
Jane Evelyn Atwood et la photographie engagée
Egalement américaine, Jane Evelyn Atwood est une photographe qui aime travailler sur le long terme, en immersion. Elle aime explorer des mondes non explorés, photographier les exclus. Avec son sujet « Femmes en prison », elle a photographié pendant presque 10 ans plus de 40 prisons à travers l’Europe, en Russie et aux USA. Elle a également travaillé sur les prostituées parisiennes, les premiers malades du Sida, les enfants aveugles, les victimes de mines antipersonnels… Avec compassion, empathie, proximité, Atwood franchit toujours plus les limites pour nous montrer la souffrance d’autrui. Ses photographies sont dures, militantes et donnent à voir la réalité souvent insoutenable d’un monde brutal. Un monde brutal où parfois la tendresse éclot subrepticement avant de disparaître… Engagée, elle utilise la photographie pour dénoncer.
Anne Geddes et la photographie poétique
Australienne, Anne Geddes est connue pour ses photographies poétiques de nouveau-nés : ses livres se sont vendus à près de 15 millions d’exemplaires à travers le monde. Elle a notamment travaillé en collaboration avec Céline Dion pour le projet « Miracle ». Pleines de douceur et de tendresse, avec des bébés délicatement endormis dans des pétales de fleurs, ses photographies ne cessent jamais de surprendre. Anne Geddes arrive toujours à créer une magie et une esthétique. Une douce vision du monde qui fait du bien.
- Et vous, qu’elle est la photographe qui vous touche ? Qui vous inspire ?
- Le mois prochain, la suite de notre série rendra hommage aux chanteuses qui nous inspirent. N’hésitez pas à nous dire qu’elle est la chanteuse qui vous inspire, et pourquoi ?
Julie DERACHE
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