Chère lectrice (et petit lecteur qui passerait par-là),
En ce début de mois d’octobre, je prends ma plus belle plume (si, si !) pour te proposer 4 nouveaux livres coups de cœur. Et quoi de mieux que t’écrire une lettre pour illustrer la thématique choisie ? Laquelle, me diras-tu ? Le roman épistolaire, bien sûr ! Malgré l’ère du numérique et ses nombreux e-mails, nombreuses sont les filles, comme toi et moi, à rester amatrices de beaux papiers à lettres, pour envoyer des lettres parfumées à nos chéris, notre famille ou nos amies !
Tu me demanderas sans doute : « Pourquoi as-tu choisi le roman épistolaire ? C’est un genre peu courant de nos jours ! » Je confirme. On le croyait dépassé, voire complètement disparu… et pourtant ! Il est riche et intéressant à bien des égards ! Le roman épistolaire est intimiste, vivant, divertissant, plaisant à lire. Comme n’importe quel autre roman, il contient sa dose d’intrigue, de suspens, d’humour et d’émotion ! Il permet d’organiser une multiplicité de voix et de points de vue : chaque protagoniste a une vision différente d’un même événement, ce qui nous fournit, à nous lectrices, des clés de compréhension différentes. Les lettres véhiculent des messages personnels, des idées, des faits d’actualité, des ragots…
Loin des grands classiques du genre, tels que Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos et Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, je te conseille quelques romans épistolaires plus contemporains. Dehors, le temps est grincheux, il fait frais et humide… Alors, chère lectrice, je te propose une chose : réfugie-toi sous ta couette et lis les quelques échanges épistolaires que je te propose !
1. La vie est un arc-en-ciel, de Cecelia Ahern
J’ai eu un vrai coup de cœur pour La vie est un arc-en-ciel de Cecelia Ahern, histoire d’amitié atypique et fusionnelle. Tu ne connais pas l’auteure ? Elle a pourtant écrit un livre magnifique dont tu as pleuré devant l’adaptation cinématographique : PS, I love you ! La vie est un arc-en-ciel est l’histoire d’une amitié, de rendez-vous manqués et de beaucoup de non-dits. Enfants, adolescents, adultes, Alex et Rosie s’écrivent pendant près de 50 ans. Ils s’écrivent des petits mots, des lettres, des cartes postales, des e-mails, des SMS et même via messagerie instantanée ! Ils sont attachants, drôles, ironiques, de même que tous les personnages qui gravitent autour d’eux. On partage leurs coups de blues, leurs doutes, et tous les coups du sort et rebondissements de leurs vies ! On les voit se chamailler, se bouder, être complices et jaloux, grandir, prendre soin l’un de l’autre, et même donner des surnoms pas tendres aux amoureux de l’autre (Bethany la Cochonne et Machin en tête) ! La question que tu dois te poser ? Est-ce que leur amitié va se transformer en histoire d’amour ? Happy End ou non ? C’est à toi de le découvrir, ma chère lectrice ! Avec ce livre tout de rose vêtu, tu vas, comme moi, passer du rire aux larmes à chaque page !
Psssttt !!! Si tu lis ce roman et que tu l’aimes, je viens d’apprendre une nouvelle qui te fera plaisir ! Une adaptation cinématographique, « Love, Rosie » est en train d’être tournée, avec Lily Collins et Sam Claflin.
Citation + : « Lorsqu’on est enfant, les parents représentent une sorte d’échelle de Richter pour mesurer la gravité d’une situation. Quand tu tombes et que tu ne sais pas trop si tu as mal ou non, tu les regardes. S’ils ont l’air inquiet et se précipitent vers toi, tu fonds en larmes. S’ils rient, tu te relèves et tu continues ».
2. Je t’attends, de Thierry Lefèvre et Françoise Grard
Je t’invite à découvrir une autre belle histoire d’amitié. Celle de Léa et Léo. Je t’attends a été écrit à deux mains par Thierry Lefèvre et Françoise Grard. Chacun se chargeant d’un des deux personnages. L’histoire ? Léa vient de vivre un drame familial difficile. Léo lui écrit pour l’aider… Bien qu’adressé à un jeune public, ce livre m’a touché. La colère de cette jeune fille envers sa mère et son père, pour deux raisons différentes, la douceur de ce jeune homme qui vient en aide à son amie, leurs jolis échanges, profonds et bucoliques à la fois, et l’inversion des rôles à moment donné, jusqu’à la naissance d’un amour. Tout est douceur et tendresse. Les deux auteurs ont bien retranscrits les sentiments que l’on peut avoir à l’adolescence. Un roman épistolaire très juste que je te conseille.
Citation + : « Il était donc écrit que les « grandes personnes » (un mot de Clémence) peuvent nous surprendre. Et mieux encore, se surprendre elles-mêmes, ce qui ne rend pas totalement désespérante la perspective de devenir un jour comme elles ».
3. 84, Charing Cross Road, de Helene Hanff
Chère lectrice, tu commences à connaître mon attachement immodéré pour les livres… Et, si tu lis cette lettre, c’est que tu aimes également la lecture, les beaux livres, les bibliothèques bien remplies, l’odeur du papier, les belles reliures…. Alors, le livre que je te conseille maintenant est pour toi ! Ces échanges de lettres entre passionnés de lecture ne pourront que t’enchanter ! 84, Charing Cross Road est un livre devenu culte. Et comme pour tout livre culte, certains adorent, certains détestent… Moi, j’adore ! Ce petit livre est la retranscription authentique d’une correspondance de 20 ans entre Helene Hanff, une américaine fauchée amoureuse des classiques anglais introuvables à New York, et Franck Doel, un libraire anglais. Amoureuse de vieux livres, Helene se les procurait néanmoins de manière très moderne : par correspondance ! Ce qui n’est pas sans rappeler une de nos habitudes contemporaines ! Anecdote, tout comme Helene, j’ai moi-même reçu 84, Charing Cross Road par correspondance, dans un joli paquet tout droit venu d’Allemagne. L’époque a changé, pas le procédé. « Pourquoi irai-je courir jusqu’à la 17ème Rue pour acheter des livres crasseux et mal fichus quand je peux en acheter chez vous des tout beaux tout propres sans même quitter ma machine à écrire ? ».
D’un côté nous avons une Helene excentrique, fantasque et généreuse, de l’autre un Franck d’une patience so british ! Elle lui raconte sa vie et le gronde quand il ne trouve pas les livres qu’elle réclame. J’ai adoré l’humour d’Helene, son amour des livres, son émotion quand elle reçoit une belle édition, bien reliée. Cette correspondance se présente aussi comme un témoignage de la vie des gens après cette période. On retrouve de nombreuses allusions au rationnement dont les Anglais souffraient après la guerre.
Le livre a rencontré un sacré succès en Angleterre et aux Etats-Unis. Il a même été adapté au cinéma, avec Anthony Hopkins, et au théâtre.
Citations + : « Vous serez stupéfait d’apprendre que moi qui n’aime pas les romans j’ai fini par me mettre à Jane Austen et me suis prise de passion pour Orgueil et Préjugés, que je ne pourrai pas arriver à rendre à la bibliothèque avant que vous ne l’en ayez trouvé un exemplaire ».
« J’adore les livres d’occasion qui s’ouvrent d’eux-mêmes à la page que leur précédent propriétaire lisait le plus souvent.
Le jour où le Hazlitt est arrivé, il s’est ouvert à « Je déteste lire des livres nouveaux » et je me suis exclamée « Salut, camarade! » à l’adresse de son précédent propriétaire, quel qu’il soit ».
« C’est la plus ravissante des vieilles boutiques, sortie tout droit de Dickens, tu en serais folle. Il y a des éventaires à l’extérieur, je me suis arrêtée et j’ai feuilleté quelques trucs juste pour avoir l’air d’un amateur de livres avant d’entrer. A l’intérieur, il fait sombre, on sent la boutique avant de la voir et c’est une bonne odeur mais pas facile à décrire, un mélange de renfermé, de poussière et de vieux, de boiseries et de parquet. (…).Il y a des kilomètres de rayonnages. Du plancher au plafond. Ils sont très vieux et presque gris, comme du vieux chêne qui a absorbé tellement de poussière avec les années qu’il n’a plus sa couleur naturelle. »
Pour en savoir + : Wikipedia fait une liste, non exhaustive, de tous les livres cités dans cet échange épistolaire (tu la trouveras sans mal grâce à un moteur de recherches, en version anglaise). Un site Internet (rien de moins !) a été consacré au livre : www.84charingcrossroad.co.uk (version anglaise).
4. Si tu veux être mon amie, de Galit Fink et Mervet Akram Sha’ban
Pour finir, je vais te parler d’un roman un peu particulier, mi-épistolaire, mi-documentaire. Litsa Boudalika, réalisatrice, s’est rendue en Terre Sainte, en 1987, dans l’idée de faire un reportage sur l’Intifada. Suite à diverses rencontres avec des Palestiniens et des Israéliens, elle a choisi de mettre en scène une correspondance entre deux fillettes, une de chaque peuple. Lors de sa rencontre avec chacune d’elle, elle a été touché par leur désir de paix, et a voulu les faire correspondre par son intermédiaire. Chose qu’elles, et leurs parents, ont accepté. Mervet, du camp palestinien de Dheisheh, et Galit, de Jérusalem, se racontent leur vie quotidienne, leur histoire, de 1988 à 1991. « Je ne sais pas si tu veux être mon amie. À part ma famille, personne ne sait que je t’écris », écrit Mervet. « Quel sentiment étrange de savoir que j’écris à une Palestinienne. C’est comme si c’était un rêve, un rêve heureux », répond Galit. Leur amitié naissante est sans cesse mise à l’épreuve par l’Intifada, les préjugés, leur colère… Malgré un but commun, la paix, leur idée pour y parvenir diverge. Leur amitié survivra-t-elle à la guerre ? C’est ce que l’on découvre à la fin du livre par une note explicative. Ce roman n’est pas une fiction, et est très intéressant de par la divergence des points de vue. Je te conseille ce livre car c’est un joli appel à la paix et au dialogue. Un livre qui reste malheureusement d’actualité.
Citation + : «Nous sommes à un quart d’heure de distance et c’est comme si nous étions sur deux planètes éloignées».
J’espère que, comme moi, tu vas passer de jolis moments en compagnie de ces personnages tellement attachants, chacun à leur manière. Et, que cela te donnera envie d’écrire de jolies lettres à tes proches ! Je te donner rendez-vous le mois prochain, avec un nouveau thème, pour 4 livres coups de coeur !
Amitié,
Julie DERACHE
PS : Autres romans épistolaires que je t’invite à découvrir… ou redécouvrir :
– Un homme à distance, de Katherine Pancol
– Inconnu à cette adresse, de Kathrine Kressman Taylor
– Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, d’Aline Azoulay
– Lettres de l’intérieur, de John Marsden
– Lady Susan, de Jane Austen
Eledwhen dit
Et bien ! Je vois qu’il n’y a pas que en matière de ciné que je suis à la ramasse ! Merci pour ce partage Julie ! On peut dire que tu en connais.. un rayon ! Tous ces livres m’ont l’air particulièrement intéressant ! Il faut que je les trouve !!
Julie dit
Contente si cette « petite lettre » t’a donné envie de lire 🙂
scoubi dit
Maintenant on sait ce qu’il nous reste à faire !
Marie G dit
Tout cela me rappelle une merveilleuse bibliothèque qui se trouvai dans mon cartier , tenu par une vieille dame au rez de chaussé de sa maison . L’odeur particulière des livres et les histoires et secrets qu’ils contenaient . Joli article 🙂