Don Jon, premier film de l’acteur Joseph Gordon-Levitt, vient de sortir dans les salles. Présenté comme LA comédie romantique de fin d’année à voir, auquel s’ajoute un casting alléchant, Don Jon ne nous a ni convaincues, ni séduites. La rédaction du Blog pour Filles vous dit pourquoi !
Le synopsis ? Jon Martello est un tombeur, un vrai Don Juan du XXIe siècle, accro au sexe et aux sites pornographiques. Chaque week-end, il démontre à ses amis son talent à séduire une nouvelle fille. Jolie jeune femme, Barbara Sugarman, nourrie aux comédies romantiques, est bien décidée à trouver le Prince Charmant. Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun. Bourrés d’illusions et d’idées reçues sur le sexe opposé, Jon et Barbara vont devoir laisser tomber leurs fantasmes s’ils veulent avoir une chance de vivre enfin une vraie relation… Voilà qui présageait une jolie comédie romantique un brin coquine. A la lecture de ce synopsis, on imaginait même un Barney Stinson (How I met Your Mother) tombant amoureux… Et oui, romantiques que nous sommes ! Et bien, nada ! Ni romantisme… ni vraiment rien d’autre d’ailleurs.
En sus du synopsis, le casting était également alléchant. Joseph Gordon-Levitt d’abord. On a notamment apprécié le talent de ce jeune comédien prometteur dans Inception, Lincoln ou encore la jolie comédie indépendante 500 jours ensemble. La magnifique Scarlett Johansson ensuite, vue dans Lost in Translation, Match Point ou encore Vicky Cristina Barcelona. Et enfin, la talentueuse Julianne Moore que l’on a adoré dans Neuf mois aussi, The Hours et A single man.
Malheureusement, tous trois campent des personnages stéréotypés, sans réelle profondeur. Gordon-Levitt s’est donné le rôle d’un séducteur, accro aux films pornographiques, coincé dans sa routine : « mon corps, mon appart, ma caisse, mon église, mes potes, mes copines, mon porno ». Il passe son temps à jongler entre sa famille, ses visites au confessionnal, ses exercices d’haltérophilie, ses copains, ses conquêtes d’un soir et le visionnage de ses films. A se demander s’il a un job d’ailleurs ? Scarlett Johansson joue la jeune fille fantasmée qui ne voit que par le prisme de ses films romantiques à l’eau de rose. Elle attend le prince charmant parfait, galant et viril à la fois. Son personnage est peu crédible et agaçant au possible. Scarlett Johansson agaçante ? Si, c’est possible ! Malheureusement. Elle se révèle être intrusive et psychorigide. Loin de l’héroïne de comédie romantique que l’on attendait. Elle est bien vite éclipsée par Julianne Moore. En effet, mention spéciale à cette dernière en femme cougar, libérée, au passé douloureux. Elle y est touchante et juste mais son personnage (et son âge) est trop en décalage avec tous les autres protagonistes pour être réaliste. Elle est d’ailleurs largement sous-exploitée. Tous les autres personnages sont également peu approfondis et stéréotypés : le père est un archétype du macho italo-américain beauf et sexiste ; la mère est une caricature de la desperate housewives ; la sœur est une accro à son portable, qui ne dit mot du film et qui ne lui apporte réellement rien. Chacun est une caricature.
Loin de la comédie romantique à laquelle on s’attendait, Don Jon se veut être une comédie audacieuse, un peu hot… Elle est, en réalité, très clichée, vulgaire. Sans réelle action, happy end, ni sex-appeal. Pendant la plus grande moitié du film, on se dit « Oui, et ? » En effet, avec beaucoup de longueurs et de répétitions, le scénario n’est ni développé, ni pertinent. Pourtant les pistes à exploiter étaient nombreuses : le rapport à la pornographie dans un couple, le développement de la culture porn grâce à Internet, l’addiction à la pornographie… La confrontation de deux personnes aussi différentes aurait pu être intéressante. L’idée de la critique d’une jeunesse qui vit l’amour par procuration numérique, qui croit que les actes sexuels montrés sur Pornhub (site préféré du héros) sont la réalité, aurait pu être développée de manière moins vulgaire. La peur du héros à se livrer totalement pendant l’acte d’amour, est inexploitée, seulement mentionnée… quelques minutes avant la fin du film. Une fin d’ailleurs bâclée, laissant un goût amer.
Don Jon n’est pas un film que l’on vous recommande si vous êtes à la recherche d’une comédie romantique ou d’une critique des mœurs sexuelles de la jeunesse américaine. C’est tout juste un divertissement parfois drôle… pour qui aime le genre. Notre seul plaisir à visionner ce film ? Revoir Tony Danza, alias Tony Michelli dans Madame est servie, notre madeleine de Proust.
Julie DERACHE
Durée : 1h30. Interdit aux moins de 12 ans.
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