Les réseaux sociaux sont aujourd’hui incontournables. Partager, commenter, liker, se faire des amis virtuels : tel est le quotidien des 15-25 ans. En quelques mois, l’application Snapchat est devenue très populaire chez les adolescents et jeunes adultes. C’est le réseau social à la mode !
S’il connaît un essor chez les plus de 40 ans, le leader Facebook est de plus en plus boudé chez les plus jeunes. Un rapport de iStrategyLabs indique que Facebook a vu près de 4.3 millions de lycéens et 7 millions d’étudiants cesser leur utilisation en trois ans. Aujourd’hui, il compte 3 millions d’adolescents en moins qu’en 2011, et 25.3% d’utilisateurs pour les 13-17 ans. Dans le cadre d’une étude financée par l’Union européenne sur les médias sociaux, The Global Social Media Impact Study a même constaté que pour les 16-18 ans, Facebook est définitivement mort et enterré. Ces derniers ne souhaitant pas être surveillés par leurs parents qui s’inscrivent en masse sur le leader des réseaux sociaux.
Ces jeunes adoptent alors d’autres plateformes à la place. Twitter, Instagram, WhatsApp et Snapchat en tête. WhatsApp (430 millions d’utilisateurs) est utilisé pour communiquer avec des amis très proches et Twitter (220 millions d’utilisateurs) avec des réseaux d’amitié plus larges et des personnalités publiques. Instagram, lui, permet de télécharger et de partager des photos. Facebook, lui, est devenu le lien avec la famille, notamment les frères et sœurs.
Qu’est-ce que SnapChat ?
« Avec mes amis, sur SnapChat, on s’envoit des photos dossier. Leur durée de vie ? Quelques secondes ! On s’amuse à se lancer des défis grimaces par exemple. Ça nous fait bien rire ! » nous raconte Sonia, 17 ans. « C’est au cœur de nos échanges » ajoute Hannah, 15 ans. L’adolescente reçoit en moyenne 20 photos d’amis par jour et en a envoyé plus de 5 100 depuis son inscription en juillet dernier : « Je passe à côté d’une vitrine qui me plaît ? J’envoie à mes copines. Je mange une glace à la mer avec mon copain ? J’envoie à mes copines… » Ces jeunes filles s’échangent des grimaces, des selfies, des petits moments de vie. Et si les 13-25 ans, principaux utilisateurs de SnapChat, connaissent bien l’application, leurs parents beaucoup moins.
Née à l’automne 2011, SnapChat est une application smartphone permettant d’envoyer des images (et vidéos) qui disparaissent au bout de 10 secondes après qu’elles aient été envoyées. Une application instantanée et éphémère, anonyme et mobile. Les adolescents souhaitant partager entre eux des contenus privés sont heureux d’avoir ce genre d’outils : ils prennent une photo avec leur téléphone et l’envoient à des amis via Snapchat. Ils peuvent même ajouter une touche personnelle en dessinant sur la photo en mode « Paint ». Le « snap » arrive alors chez les destinataires qui n’ont que quelques secondes pour le visualiser avant qu’il ne s’autodétruise. On se croirait presque dans le film Mission Impossible ! Une application simple, efficace et novatrice. Bien plus sécurisante pour les adolescents que Facebook où des photos de soirée compromettantes peuvent être vues quelques mois, voire quelques années plus tard par d’éventuels recruteurs. Ils y recherchent tranquillité et anonymat. [Le caractère anonyme, instantané et éphémère de l’application reste toutefois régulièrement mis en question]. Snapchat compte 40 millions d’utilisateurs, et le nombre de messages envoyés par jour est estimé à 400 millions.
Le succès de SnapChat est également dû à la pratique courante du « sexting » qui consiste à envoyer des photos et des textes sexuellement explicites par SMS. Selon une étude de MacAfee, 50% des personnes partagent des photos intimes avec leur partenaire. Ainsi, SnapChat est une application populaire auprès des jeunes adeptes du sexting, une pratique en augmentation.
Petit mode d’emploi
Pour s’inscrire : un mail, un mot de passe et un pseudonyme suffisent. Une fois entrés, l’application demande alors à l’utilisateur d’accéder à ses contacts pour retrouver ceux qui y sont déjà inscrits et inviter les autres. Lorsque l’utilisateur est connecté, il est invité à prendre une photo avec son smartphone. Il peut y ajouter du texte et des dessins. Puis, l’utilisateur doit paramétrer le temps de visualisation autorisé (de 3 à 10 secondes) avant de sélectionner les amis à qui l’envoyer. Une fois la photo reçue par les destinataires, ceux-ci peuvent attendre pour l’ouvrir : ce n’est qu’une fois la visualisation lancée que le décompte-temps se met en place. Lorsque le compte à rebours est terminé, la photo est détruite des serveurs de Snapchat. Une fonction de copie d’écran est disponible, quoique complexe. De plus, de nouvelles fonctionnalités sont régulièrement crées, tels qu’un mode « replay ».
Une application dangereuse ?
Certains adolescents n’ont pas de limites ou conscience des dangers d’Internet. Hannah nous le confirme : « Certains envoient tout et n’importe quoi. Ils n’ont pas toujours conscience de ce qu’ils envoient. Une copine avait même partagé une photo d’elle, seins nus. » Gestes obscènes, propos racistes, homophobes ou diffamatoires, insultes, sont le lot de tout échange anonyme et décomplexé sur Internet. Et si certains s’autocensurent, d’autres non. « Personnellement, je trouve SnapChat inutile et très narcissique » précise Amélia, lycéenne de 18 ans.
A voir : le dernier clip « Maux d’Enfants » de Patrick Bruel en duo avec La Fouine, dénonce la violence virtuelle. Ce clip interactif met en lumière l’histoire de plusieurs adolescents victimes de cyberharcèlement. On y découvre notamment l’histoire de Lauren insultée après que son ex-petit ami ait partagée des photos d’elle dénudée, et de Manon qui tente de se faire accepter par ses camarades en répondant au jeu dangereux des « neknominations » qui incitent les jeunes à boire de l’alcool cul-sec. Des images parfois dures à regarder mais nécessaires. A découvrir sur le site www.mauxdenfants.fr
Julie DERACHE
Source photo : Mashable
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