Aujourd’hui, le Blog pour Filles partage avec vous une exposition coup de cœur, une exposition hors du commun, un vrai régal pour les yeux ! Qui n’a jamais rêvé à la simple évocation de la grande maison de joaillerie française, Cartier ? Quelle fille n’a jamais rêvé d’être une princesse pour porter un diadème, étincelant et brillant de mille feux ? Depuis quelques jours, entre les murs du plus beau joyau de Paris, de magnifiques trésors à la valeur inestimable sont exposés : diadèmes et rivières de diamants, pièces de joailleries d’exception… De quoi faire briller nos mirettes !
Du 4 décembre 2013 au 16 février 2014, l’exposition « Cartier. Le style et l’histoire » raconte l’évolution de la maison Cartier. Un double évènement ! D’une part, c’est la première fois qu’une exposition est organisée au sein du magnifique Salon d’honneur tout juste restauré du Grand Palais. D’autre part, c’est également la première fois qu’une exposition de cette importance est consacrée à la prestigieuse maison Cartier.
Cartier entre Histoire et mythe
Rétrospective allant de la fondation de Cartier en 1847 jusqu’au milieu des années 70, l’exposition nous montre toutes les facettes de la célèbre maison qui, avec ses orfèvres de génie, a toujours su devancer la mode pour l’inscrire dans ses bijoux, en l’étendant aux objets du quotidien. Du Second Empire à l’Art déco, des bestiaires au luxe géométrique, du faste des pierres aux mécanismes inouïs des pendules mystérieuses, l’exposition a pour volonté d’inscrire l’histoire de Cartier dans l’Histoire avec un grand H. Exemple, avec la belle broche prêtée pour l’occasion par la reine Elizabeth II elle-même : un magnifique diamant rose monté en broche fleur par Cartier qu’elle avait reçu en cadeau de mariage. Les deux commissaires, Laure Dalon et Laurent Salomé, le disent : « En historiens, nous avons souhaité expliquer les raisons d’être de ces bijoux, qui les a portés et comment, à quoi ils servaient, etc. Grâce à la masse fabuleuse d’archives existant dans cette maison, nous avons pu créer des échos entre les bijoux, des cahiers d’idées, des invitations, des objets rapportés de voyage par les frères Cartier. Des robes d’époque empruntées au musée Galliera aident également au décryptage. »
En effet, l’histoire de la maison est aussi racontée à travers celle des princesses, reines, et différentes étoiles du cinéma qui ont participé au succès de Cartier : Marlene Dietrich, Liz Taylor, Maria Félix, Barbara Hutton, Grace de Monaco, Elizabeth II… La maison Cartier a créé des bijoux pour les femmes les plus belles et les plus puissantes du monde ! Ces femmes, étrangères pour la plupart, adoraient la french touch de Cartier, l’élégance et le luxe à la française. Le premier bijou panthère en trois dimensions a été réalisé pour Wallis Simpson, duchesse de Windsor, qui aimait les bijoux fantaisie colorés. Passionnée par les bijoux, Liz Taylor porta, entre autres, le Burton Taylor (diamant en forme de poire de plus de 69 carats). Devenu mythique, ce diamant a été porté par Liz Taylor lors de la 42e cérémonie des Oscars en 1970. Richard Burton lui offrit également la Peregrina, une perle légendaire ayant appartenu à Philippe II d’Espagne. Un petit film d’archives montre notamment le moment où Mike Todd lui offre le collier Draperie en diamants et rubis… dans une piscine ! Maria Félix, elle, aimait les serpents et crocodiles en bijoux. Cartier lui a créé un magnifique collier Crocodiles, paré de 1023 diamants jaunes et de 1060 émeraudes. Barbara Hutton possédait plusieurs bijoux célèbres ayant appartenus à Marie-Antoinette et autres reines, les faisait retoucher par Cartier. Une vingtaine de pièces prestigieuses est aussi issue de la collection des Grimaldi, avec de magnifiques bijoux ayant appartenu à la princesse Grace, dont un superbe diadème et la sublime bague de fiançailles en diamant taille émeraude.
Connue pour être le « joaillier des rois », les plus belles pièces réalisées par la maison sont évidemment exposées et mises en exergue avec une somptueuse colonne centrale, dans l’entrée, où est disposée une série de magnifiques diadèmes, la plupart ayant appartenu à des têtes couronnées célèbres. Ils tournent lentement sur eux-mêmes, éblouissants de beauté et de finesse. Celui de Marie Bonaparte fait de feuilles d’olivier qui se rejoignent au centre avec un diamant poire est sublime.
Plus loin, on peut également apercevoir le diadème prêté par la Reine Elizabeth à Catherine Middleton pour son mariage. Créé en 1936, ce diadème halo avait été acheté par George VI pour son épouse, qui l’a offert à sa fille pour ses 18 ans, la future Elizabeth II. Ce diadème, composé de 739 diamants taille brillant et de 149 diamants taille baguette, a été remis en lumière en avril 2011 lors de l’union du prince William avec Kate.
Une des autres pièces maîtresse est un magnifique saphir bleu de 478 carats appartenant à la Reine Marie de Roumanie. Il est l’un des plus gros saphirs bleus taillés jamais répertorié au monde.
Cartier, l’Art Décoratif et l’orientalisme
La maison Cartier tient une place importante dans l’histoire des arts décoratifs et de la joaillerie. La maison a notamment été présente au cœur de l’exposition internationale des Arts décoratifs et modernes de Paris (voir chronologie plus bas).
Après le style Marie Antoinette des débuts, l’Art déco des années 20, les motifs naturalistes (oiseaux et fleurs) des années 50 et 60, Cartier s’inspire de l’Orient et de ses civilisations (Egypte, Inde ou Extrême Orient). La maison tisse des liens étroits avec les maharadjahs. Notamment avec le Maharadjah de Patiala, féru de bijoux, connu pour son extravagance. Pour celui-ci, Cartier a réalisé la plus somptueuse parure de cérémonie de l’histoire de la joaillerie : 2 930 diamants, 2 rubis et en son centre le diamant de Beers, un diamant jaune de 234.65 carats, le 7e plus gros du monde. Soit en tout plus de 1 000 carats de pierres ! Le collier, exposé, a été retrouvé en 1998, sans ses plus grosses pierres. Il a été entièrement reconstitué dans les ateliers Cartier.
Des bijoux, des accessoires et des documents d’archives
Dès la fin du 19e siècle, Cartier a pris soin de conserver l’histoire de ses créations. Cela a permis de rassembler les quelques 1 500 pièces, dont 600 bijoux et pièces de joaillerie, qui aujourd’hui illustrent l’évolution historique et artistique de ses productions. Les bijoux, pièces de joaillerie, montres et pendules sont accompagnés de témoins de la vie artistique et des goûts de leur temps : robes, tenues, accessoires, mobilier, tableaux, photographies publicitaires, gravures, lithographies, dessins préparatoires, registres de stocks, cahiers d’idées et revues de mode. Ces nombreux documents d’archives illustrent les coulisses de la création made in Cartier. L’exposition ne néglige rien : les bijoux d’apparat comme les pièces les plus intimes de la vie quotidienne sont exposés : poudriers, nécessaires féminins, étuis à cigares et cigarettes, peignes à moustaches, montres bracelets… Le tout avec une magnifique scénographie et de jolis effets de lumières le long des murs.
L’importance de l’horlogerie est aussi soulignée avec 18 pendules mystérieuses qui sont pour la première fois réunies. En effet, dès 1910, la maison Cartier développe une importante production horlogère : pendules, pendulettes, pendules dites mystérieuse, montres bracelets. La première pendule mystérieuse a été créée en 1912. Il fallait alors presque une année entière pour les fabriquer. En 1923, la Grande pendule mystérieuse Portique, en or, platine, cristal de roche, diamants, émail noir, onyx et spiral Breguet est entrée dans la postérité. Leur « mystère », elles le tirent du mécanisme devenu invisible : les aiguilles, en diamant, semblent suspendues dans le vide, comme en apesanteur. La transparence est totale.
Au fil du temps, au gré des modes et des envies, Cartier a fait preuve d’imagination et d’inspiration pour satisfaire les moindres caprices de ses clients. La maison est passée du pur classicisme au modernisme, en passant par l’Art déco, à la géométrie, à l’exotisme… Nous avons été séduites par cette atmosphère magique et élégante. Un vrai trésor de beauté. On s’imagine aisément en princesse portant un de ses beaux diadèmes ou une de ses rivières de diamants….
Julie DERACHE
Cartier en quelques dates
1847 – Louis-François Cartier (1819-1904) reprend l’atelier de bijouterie de son maître artisan Adolphe Picard, rue Montorgueil à Paris.
1859 – Cartier s’installe boulevard des Italiens. L’impératrice Eugénie devient cliente.
1899 – Cartier s’installe rue de la Paix.
1856 – Premier achat de la princesse Mathilde, nièce de Napoléon Ier et cousine de l’empereur Napoléon III.
1906 – Premiers bijoux annonçant le style « moderne » caractérisé par des formes abstraites et géométriques.
1912 – Première pendule mystérieuse. Le Conseil de la Ville de Paris offre au tsar Nicolas II l’Œuf impérial Cartier (aujourd’hui exposé au Metropolitan Museum of Art à New York).
1914 – Premier décor « panthère » : onyx de forme et pavage de brillants ornant la lunette d’une montre-bracelet ronde pour dame.
1925 – Participation à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, à Paris, au pavillon de l’Élégance, en compagnie des grands couturiers.
1933 – Cartier dépose le brevet pour la « monture invisible », technique joaillière qui fait disparaître la monture pour donner toute leur importance aux pierres.
1940 – Le général de Gaulle fonde la France libre à Londres et trouve auprès de Cartier un solide soutien. Certains de ses discours sont écrits depuis le bureau que Jacques Cartier a mis à sa disposition.
1942 – Création du bijou L’Oiseau en cage pour symboliser l’Occupation. En 1944, la broche L’Oiseau libéré sera conçue pour célébrer la Libération.
1953 – Version cinématographique de Gentlemen prefer blondes. Marilyn Monroe cite Cartier dans la chanson emblématique du film, « Diamonds are girl’s best friends ».
1956 – À l’occasion de son mariage avec le prince Rainier, la princesse Grace reçoit de nombreux bijoux signés de la Maison, dont sa bague de fiançailles.
1969 – Cartier fait l’acquisition d’un exceptionnel diamant poire qu’il revend à Richard Burton. Ce dernier l’offre à Elizabeth Taylor : le fameux diamant Cartier devient le Burton-Taylor.
Infos pratiques
Dates et horaires : 4 décembre 2013 – 16 février 2014 – Tous les jours de 10h à 20h, sauf le mardi. Nocturnes jusqu’à 22h du mercredi au samedi jusqu’au 6 janvier, puis le mercredi seulement. Vacances de Noël (du 21 décembre au 4 janvier) : Tous les jours de 9h à 22h, sauf le mardi. Fermeture le 25 décembre.
Adresse : Grand Palais, 3 av du Général Eisenhower, 75 008 Paris. Métro Champs-Elysées – Clemenceau.
Tarifs : Plein tarif : 11€ – tarif réduit : 8€ – tribu : 30€ (groupe de 4 payants composé d’au moins deux jeunes de 16 à 25 ans). Gratuit pour les – de 16 ans, bénéficiaires du RSA, du minimum vieillesse.
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